vendredi 28 février 2014

Le racisme, c'est quoi ?

Ces derniers temps, ça recommence. Les tentatives de noyer le poisson. De créer la confusion pour qu'on s'occupe de tout, sauf de l'essentiel.


Comme de créer un nouveau terme: l'afrophobie... et quand on cherche bien, on retombe sur: racisme.
Le racisme, c'est quoi ?

Pour commencer, c'est singulier. Ce n'est pas pluriel. Il n'y a pas "des racismes". Tout comme il n'y a pas "des humanités".

Le racisme a des origines bien précises, et des raisons d'être tout aussi précises.

Il postule l'existence de "races" humaines.

C'est à dire que le premier effet de cette notion est de SEPARER implicitement. S'il y a des "races", c'est que nous sommes différents intrinsèquement, biologiquement. C'est ce qu'on appelle l'essentialisation de la race.

Première confusion: certains pensent que nier l'existence des "races", c'est nier les "différences". Les différences d'apparences, culturelles ou géographiques, par exemple.

C'est une des techniques favorites des racistes ou des racistes qui s'ignorent pour jeter la confusion dans le débat.

Or, quand nous parlons de "différences", nous ne parlons PAS de "races".

Nous parlons de différence de couleur de peau, ce qui n'est PAS la même chose que la "race".

C'est une des plus belles réussites des racistes: celle d'avoir réussi à trouver des concepts qui semblent se confondre avec la couleur de peau: blanc, noir, jaune, rouge.


Or, si on observe bien, personne n'a la peau de ces couleurs. La peau des êtres humains varie du brun très foncé au beige très clair.

Si on considère "blanc", "noir", "jaune" et "rouge" comme des couleurs de peau, alors dites-moi:

où commence et finit le "blanc" ?
où commence et finit le "jaune" ?
où commence et finit le "rouge" ?
où commence et finit le "noir" ?

Il y a même des gens qui se sont amusés à déterminer les "nuances" de "noir", nuances de "blanc"!

Et personne n'y voit un problème ?

Bref, tout cela pour dire qu'on ne parle pas de couleur de peau, mais de concepts/ notions liés apparemment à l'apparence, qui sont en fait des termes qui contiennent un SENS, quand on parle de "races".

Dans les langues européennes*, le blanc, le noir, le jaune et le rouge étaient (et sont toujours) fortement connotés.

Les appliquer (littéralement, comment une couche de peau en plus) à des humains agi(ssa)it de manière à transférer le sens de la couleur à l'humain en question. Ce qu'on retrouve dans les définitions des "caractères" liés aux 4 "races" par les taxonomistes et autres naturalistes qui ont différencié et classifié les races (pour en trouver une certain nombre, souvent supérieur à 4) au 18è et 19è siècles en particulier.


Quand nous parlons de différences, nous ne parlons pas de "races".

Nous parlons de différences culturelles, religieuses, etc, liées à des apprentissages, et pas des choses innées.

Les racistes dit "scientifiques" ont également tenté de lier les "races" à des caractéristiques autres que physiques ou d'apparence. Ils ont tenté de généraliser à des "types" humains, surtout en fonction de ce qui leur était utile pour justifier les agissements qui ont accompagné le développement du racisme: l'esclavage, le colonialisme, le tout sur fond de capitalisme.

Le procès qui consiste à attaquer celles et ceux qui combattent le racisme en arguant du fait qu'il faut "respecter les différences" est fondamentalement marqué par une acceptation du racisme. Il se double très souvent d'un strabisme intellectuel qui consiste à multiplier les racismes jusqu'à ce qu'on ne s'y retrouve plus, et SURTOUT: jusqu'à ce qu'on oublie ce qu'est le racisme !

Le racisme, c'est:

1 - l'invention de "races" humaines basées sur l'application habile de "couleur" qui n'en sont pas à des groupes humains, qu'on définit en sus comme homogènes, c'est à dire qu'on y voit des humains "tous pareils", qui "se ressemblent tous".

2 - l'idée qu'une de ces "races", celle qui s'est inventée elle-même et qui a inventé les "autres"; la "blanche", serait SUPERIEURE aux autres, et en particulier à la "noire". Et que de part cette supériorité supposément intrinsèque, elle aurait tous les droits sur les autres "races". Y compris de les définir selon ses critères à elle.

Le racisme, c'est ça, et rien d'autre.



*je ne connais pas celles qui sont parlées à la périphérie de l'Europe géographique, et je n'ai pas encore eu le temps de m'instruire là-dessus donc je me contente de ce que je connais plus ou moins bien: les langues d'Europe de l'Ouest jusqu'au Caucase).

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